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en reste chez les animaux qui ont une émission extérieure. Ce résidu est organisé par la force qui est dans le sperme élaboré par le mâle, ou bien par la partie analogue de la matrice qui est introduite dans le mâle, ainsi qu’on l’observe chez quelques insectes. § 16[1]. Nous avons dit, plus haut, que la liqueur provoquée par le plaisir dans les femmes ne contribue en rien à la conception. On pourrait tirer un argument qui semblerait décisif de ce fait que les femmes sont soumises aussi bien que les hommes à des rêves lubriques. Mais ce n’est pas là du tout une preuve ; car cet accident arrive à des jeunes gens qui sont près d’avoir du sperme, mais qui n’en émettent pas encore, ou à des mâles qui n’en émettent que d’infécond. C’est que, sans l’émission du sperme du mâle dans la copulation, la conception est impossible, de même qu’elle l’est sans l’excrétion des règles, soit qu’elles se manifestent au dehors, soit que, restant en dedans, elles y aient une abondance suffisante. § 17[2]. Il se peut d’ailleurs

  1. La liqueur provoquée par le plaisir. C’est le mucus vaginal, qui en effet ne contribue pas à la génération ; voir plus haut, liv. I, ch. XIV, § 7. — Des rêves lubriques. En d’autres termes, des pollutions nocturnes. — Cet accident arrive. Cette réfutation semble péremptoire. — La conception est impossible. Le fait est de toute évidence. — Sans l’excrétion des règles. Dans les espèces où ce phénomène a lieu, et notamment dans l’espèce humaine. — Restant en dedans. Voir plus haut, § 15. — Une abondance suffisante. Pour que la génération puisse avoir lieu.
  2. Sans que le plaisir ordinaire : Le fait paraît certain, bien qu’il soit assez rare. — Aux femmes. Le texte dit d’une manière plus générale : Aux femelles ; mais c’est évidemment des femmes qu’il s’agit. — Les matrices se sont abaissées. Il paraît probable que ceci se rapporte à l’abaissement de l’utérus dans la copulation ; plusieurs physiologistes l’ont constaté ; voir la note de MM. Aubert et Wimmer, p. 163 de leur édition et traduction du Traité de la Génération. — Par cela seul… Ces détails attestent de patientes et attentives observations, pour des faits qu’il est très difficile de bien connaître. — Dans cette disposition des organes. Il s’agit sans doute ici des mucosités et des sécrétions des glandes de Bartholin ; voir, pour des détails plus précis sur les fonctions de ces glandes, le Traité élémentaire de Physiologie humaine, de M. Béclard, p. 1146, 6e édition. — La voie est plus facile. On peut croire que c’est bien là en effet le but que la nature se propose.