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pourraient causer des maladies. Au contraire, si les évacuations n’ont pas lieu, ou si elles sont trop abondantes, le corps souffre, soit qu’elles déterminent des maladies, soit qu’elles épuisent simplement le corps en l’affaiblissant. Quand elles sont continuellement blanches ou trop abondantes, elles empêchent la croissance des filles. § 8[1]. D’après les causes qu’on vient d’indiquer, on doit voir pourquoi cette évacuation est nécessaire chez les femmes. Comme la coction naturelle ne peut se faire, il faut qu’il se forme un excrément, non pas seulement de la nourriture qui n’a pas été employée, mais il faut aussi que cette excrétion se produise dans les veines, dont les plus étroites se trouvent surabondamment remplies. C’est en vue du mieux et de la fin à atteindre que la Nature emploie, en faveur de la génération, la matière accumulée en ce lieu, pour qu’il en sorte un autre être pareil, ainsi que cela doit se faire ; car cet être nouveau est déjà en puissance ce qu’est le corps qui a cette sécrétion.

§ 9[2]. Ainsi, toutes les femelles doivent nécessairement

  1. On doit voir. La conclusion n’est pas aussi justifiée que l’auteur semble le supposer. — La coction naturelle. Cette théorie est bien vague, et elle n’explique rien. — Dans les veines. Sans doute les veines, ou les vaisseaux, qui se ramifient dans toute la région génitale. L’hémorragie utérine coïncide avec la maturité et la rupture d’une vésicule de de Graaf. La membrane muqueuse est très tuméfiée, et le sang se fait jour par de petites gerçures ; voir M. Béclard, id., ibid., p. 1130. — Un autre être pareil. Ou plutôt : « De même espèce », soit mâle, soit femelle. — Qui a cette sécrétion. Ou : « Dont il est la sécrétion ».
  2. Toutes les femelles. Le fait n’est pas aussi général qu’Aristote paraît le croire ; voir le traité de Physiologie comparée de M. G. Colin ; tome II, p. 767, 2e édition. Il n’y a guère d’exception que pour les femelles des singes. — Plus que dans toute autre. Le fait est exact. — Antérieurement. Voir plus haut, liv. I, ch. XIV, § 8 et 11. Voir aussi l’Histoire des Animaux, liv. III, ch. IV, § 9, liv. VII, ch. II, §§ 1 et suiv. ; et aussi liv. VI, ch. XVII, § 16.