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la nutrition, soit sèches, soit liquides, comme, pour le sang, il y a ce qu’on appelle les veines. Dans les femelles, la région des matrices est disposée de telle façon que les deux veines, la grande veine et l’aorte, se divisant, des veines nombreuses et fines viennent aboutir aux matrices. Ces veines étant surabondamment remplies par la nourriture, et leur nature, à cause de sa froideur même, n’étant pas capable de coction, la sécrétion se rend par des veines très fines dans les matrices ; et comme les matrices ne peuvent, étroites ainsi qu’elles le sont, recevoir cette surabondance excessive, il s’y produit comme un écoulement sanguin, ou une hémorroïde.

§ 6[1]. Il n’y a pas, pour les femmes, d’époque absolument régulière ; mais on conçoit bien que l’évacuation ait lieu ordinairement vers la fin des mois. En

  1. D’époque absolument régulière. Les pensées ne se suivent pas très bien ; et celle-ci ne tient pas à ce qui précède. D’ailleurs, le fait est exact ; le flux menstruel ne revient pas absolument aux mêmes intervalles. — Vers la fin des mois. Il faut se rappeler que, chez les Athéniens, les mois étaient lunaires ; mais ce rapport entre la fin des mois et les menstrues n’existe pas. C’est une croyance vulgaire, que le naturaliste n’aurait pas dû reproduire. — Les fins de mois sont froides. Il n’y a rien de régulier à cet égard ; et il n’est pas probable qu’il en soit autrement sous le climat d’Athènes que sous le nôtre. — De la disparition de la lune. La lune donne si peu de chaleur que son absence et sa présence sont à peu près indifférentes ; elle ne donne guère que de la clarté. — Il sort toujours du sang. Le fait n’est pas exact ; et quand il sort quelques gouttelettes en dehors des époques voulues, c’est le signe d’un désordre morbide, plus ou moins dangereux.