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nature liquide et aqueuse. Aussi, ne faut-il pas rechercher si le sperme sort toujours au dehors, ni s’il n’est aucune partie de la forme qui se constitue, pas plus que la présure n’est une partie du lait qu’elle fait cailler ; elle modifie le lait, sans être en quoi que ce soit une partie des masses qu’elle forme.

§ 10[1]. Nous venons donc d’expliquer comment, en un sens, les spermes et les embryons contiennent l’âme, et comment, en un autre sens, ils ne la contiennent pas. Ils l’ont en puissance ; mais ils ne l’ont pas en acte et en fait. Le sperme étant une excrétion, et donnant un mouvement semblable à celui qui fait croître le corps, où se repartit la nourriture à son dernier degré de perfection, il se condense dans la matrice, et il communique à l’excrétion de la femelle le mouvement dont il est lui-même animé. Car cette excrétion a aussi tous les organes en puissance, sans les avoir en fait ; et elle possède en puissance toutes les parties qui distinguent la femelle du mâle. § 11[2]. De même que, de parents contrefaits, naissent parfois des enfants contrefaits,

  1. Nous venons… d’expliquer. L’explication n’est pas aussi claire, que, sans doute, l’auteur le suppose : mais il faut toujours penser à la difficulté insurmontable du problème, et l’on ne doit pas s’étonner qu’il ne soit pas mieux résolu par Aristote, puisqu’il n’est pas non plus résolu complètement de nos jours. — Le même mouvement que celui qui fait croître. Cette assimilation des deux mouvements n’est pas très juste, puisque l’un ne dure qu’un instant, tandis que l’autre dure pendant la vie entière. — Il se condense. C’est un fait qu’il serait bien difficile de vérifier. — Cette excrétion. C’est-à-dire celle de la femelle.
  2. De même que des parents contrefaits… Le fait est exact ; et la difformité des parents ne passe pas toujours aux enfants. — Une femelle… un mâle. La comparaison dont se sert Aristote n’explique pas suffisamment le fait. — Comme un mâle. Ceci est vrai dans une certaine mesure, puisque le mâle et la femelle sont d’une seule et même espèce. — Mutilé et imparfait. Il n’y a qu’un seul mot dans le grec. — Le principe de l’âme. Il faut entendre par l’âme le principe vital, avec les facultés qui le constituent, la nutrition, la sensibilité, etc. La suite de ce paragraphe montre bien que c’est le sens donné ici au mot d’Âme. — Un embryon. Qui peut devenir un animal complet.