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aucun être ne se forme dans les matières brûlées, que ces matières soient liquides ou qu’elles soient sèches. Mais, c’est la chaleur du soleil et la chaleur que possèdent les animaux, non pas seulement par le sperme, mais aussi par toute autre sécrétion qui aurait la même nature que lui, qui est également en elles le principe de la vie. § 9[1]. Ceci doit nous prouver que la chaleur qui est dans les animaux n’est pas du feu, et que ce n’est pas davantage du feu qu’elle tire son principe. Le corps de la semence génératrice, dans lequel se constitue le principe de l’âme, est en partie séparé du corps dans les êtres où est renfermée quelque parcelle divine ; et c’est bien une parcelle divine que ce qu’on nomme l’entendement ; mais, en partie, il n’en est pas séparé. Le corps spécial de la semence se dissout et se convertit en souffle et en esprit, parce qu’il est de

  1. N’est pas du feu. Le fait est certain ; et la chaleur animale est fort différente du feu, bien qu’à quelques égards elle lui ressemble, puisqu’elle cause aussi une sorte de combustion. Mais la preuve sur laquelle Aristote appuie son assertion n’est peut-être pas très forte. — En partie séparé du corps. C’est le spiritualisme platonicien, qui reparaît ici dans les théories du disciple empruntées au maître. — Quelque parcelle divine. C’est le Divinae pacticulam aurae, d’Horace. — L’entendement. Ou l’intelligence. — En partie, il n’en est pas séparé. Nous ne connaissons l’âme que jointe à un corps ; et si l’âme se distingue et se saisit elle-même par un acte de conscience, elle ne se sent jamais isolée du corps, auquel elle est unie étroitement dans les conditions de la vie présente. — En souffle et en esprit. Il n’y a qu’un mot dans le texte. Le rôle attribué à la semence génératrice est assez singulier : mais cette théorie revient à ne voir dans le sperme qu’un excitateur, qui ne donne à l’embryon rien de matériel.