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en fait, avant que, comme les germes qui sont une fois séparés, ils ne prennent leur nourriture, et ne fassent acte de cette espèce dame. Aux premiers moments, tous ces êtres ne semblent avoir que la vie de la plante. Il est du reste bien entendu que, après cette première âme, nous aurons à parler de l’âme sensible et de l’âme douée d’entendement ; car il faut nécessairement que les êtres aient toutes ces sortes d’âme en puissance, avant de les avoir en réalité. § 5[1]. Ce qui n’est pas moins nécessaire, ce sont les alternatives suivantes : ou toutes ces âmes qui n’existaient point auparavant se produisent dans l’être ; ou elles y étaient toutes antérieurement ; ou bien, quelques-unes y étaient et quelques autres n’y étaient pas ; ou bien elles sont dans la matière sans y être apportées par le sperme du mâle ; ou elles se trouvent dans la matière, en y

  1. Les alternatives suivantes. Le texte n’est pas aussi précis : mais j’ai cru devoir prendre cette formule, pour rendre plus claires les distinctions qui suivent. — Toutes ces âmes. C’est-à-dire, l’âme nutritive, l’âme sensible, l’âme locomotrice, l’âme raisonnable on intellectuelle — Se produisent dans l’être. L’expression du texte est aussi vague. — Ou elles y étaient toutes antérieurement. Ces questions peuvent paraître assez subtiles, sous la forme où elles sont présentées ici : mais elles n’en sont pas moins importantes : et le problème se présente toujours à nous, aussi mystérieux qu’il pouvait l’être pour les Anciens. A quel moment l’âme est-elle donnée à l’embryon. — Sans y être apportées par le sperme du mâle. Aristote incline à penser que c’est de l’action du mâle que viennent primitivement le mouvement et la vie, avec toutes leurs conséquences selon les espèces. — Les unes… les autres. Il s’agit toujours des diverses sortes d’âmes, ou plutôt des diverses facultés de l’âme.