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exerce une action par la force déposée en lui. Il nous faut résoudre, avec précision, la question de savoir si le produit constitué dans la femelle reçoit quelque chose, ou ne reçoit rien, de ce qui entre en elle. Quant à l’âme, qui distingue l’animal et lui vaut cette appellation, car il n’y a réellement d’animal que par la partie sensible de l’âme, il faut savoir si elle réside, ou ne réside pas, dans le sperme et dans l’embryon, et d’où elle vient. § 2[1]. Il est impossible en effet de considérer l’embryon comme étant sans âme, et absolument privé de toute espèce de vie ; car les spermes et les embryons des animaux vivent tout aussi bien que les graines des plantes, et, jusqu’à un certain point même, ils sont capables de fécondité. Il est donc évident qu’ils ont l’âme nutritive, et que bientôt aussi ils ont

  1. Privé de toute espèce de vie. Cette supposition serait d’autant moins possible que c’est tout d’abord dans l’embryon que la vie apparaît. — Que les graines des plantes. Analogie fort exacte entre la plante et l’animal, qui, à ces premiers moments, ont également la vie sous forme rudimentaire. — De fécondité. C’est bien le sens du mot grec ; mais peut-être vaudrait-il mieux dire : « de développement ». — Ils ont l’âme nutritive. C’est la première et la plus indispensable des facultés, soit dans le plante, soit dans l’animal : la sensibilité, qui constitue l’animal et est refusée à la plante, ne vient qu’après. — Ailleurs. Voir le Traité de l’Âme, liv. II. ch. II, § 4. de ma traduction.