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ont tiré le nom de la Déesse, qui est la souveraine de l’union des sexes (Aphrodite.)

§ 10[1]. Ainsi, se trouve résolue la question que nous avions posée un peu plus haut ; nous sommes remontés à la cause ; et nous devons voir maintenant que, si le sperme ne gèle pas, c’est que l’air ne peut pas geler.


CHAPITRE IV

De la première apparition de la vie dans l’embryon : il ne peut pas être privé du principe vital, et il doit avoir les deux principes de la nutrition et de la sensibilité, qui constituent l’animal ; citation du Traité de l’Âme ; extrême difficulté de savoir à quel moment l’intelligence se montre : les spermes et les embryons ont l’âme en puissance, sans l’avoir en fait : l’entendement vient du dehors et est un principe divin : action de la chaleur animale, partie de la vie universelle : c’est le sperme qui communique le mouvement et l’âme à l’embryon. — Interpolation.

§ 1[2]. En admettant que, pour les espèces d’animaux où a lieu une émission de sperme dans la femelle, ce qui est émis ainsi n’est point une partie quelconque du jeune qui est conçu, il faut, comme suite de tout ce qui précède, rechercher et dire ce que devient la partie matérielle et corporelle du sperme, puisqu’il

  1. Se trouve résolue la question. La solution n’était pas aussi définitive qu’Aristote le supposait ; mais c’était déjà beaucoup de l’avoir discutée. — L’air ne peut pas geler. C’est l’explication donnée plus haut, § 5, et qui ici n’est que répétée.
  2. N’est point une partie… du jeune. C’est ce qu’on a essayé de démontrer plus haut, ch. II. — Matérielle et corporelle. Le texte n’a que le dernier mot. — Reçoit quelque chose, ou ne reçoit rien. Il semble, d’après tout ce qui précède, que l’action du mâle se borne, d’après les théories d’Aristote, à transmettre le mouvement et la vie, sans donner rien de matériel. — Quant à l’âme… C’est une question déjà posée plus haut, ch. II, § 14. — Et lui vaut cette appellation. L’étymologie est dans notre langue la même que dans la langue grecque : anima, âme ; animé, animal. — La partie sensible. C’est la sensibilité qui constitue primitivement l’animal ; la nutrition est déjà dans la plante, et c’est une faculté commune et non pas spéciale. — Dans le sperme et dans l’embryon. Il s’agit ici de l’embryon dans sa ferme la plus simple et dans ses premiers linéaments. — Et d’où elle vient. Question qui restera toujours mystérieuse et insoluble.