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comme dans l’écume, et dans la neige, qui n’est guère non plus que de l’écume. § 5[1]. C’est également ainsi que l’eau mêlée à l’huile devient épaisse et blanche ; l’agitation à laquelle on la soumet y renferme de l’air ; et l’huile elle-même contient déjà de l’air en grande quantité ; car le corps qui est gras n’est, ni de la terre, ni de l’eau ; il est de l’air. C’est pour cela que l’huile surnage à la surface de l’eau. L’air qui y est contenu, comme dans un vase, la porte en haut, la retient à la surface, et cause sa légèreté : L’huile s’épaissit par le froid et dans les temps de gelée ; mais elle ne se congèle pas ; et si elle ne gèle pas, c’est à cause de la chaleur, parce que l’air est chaud et qu’il ne gèle pas ; mais c’est parce que l’air se contracte et s’épaissit par le froid que l’huile devient également plus épaisse.

§ 6[2]. C’est donc par les mêmes raisons que le sperme sort de l’intérieur du corps épais et blanc, contenant, à cause de la chaleur du dedans, beaucoup d’air chaud

  1. C’est également ainsi que l’eau mêlée à l’huile. Ce sont là encore des expériences ; en même temps que des observations. — Y renferme de l’air. Le fait est exact, quoique Aristote, qui ne connaissait pas la composition de l’air, ne puisse pas juger jusqu’où s’étend son action dans ces mélanges. — Il est de l’air. L’expression est trop forte. — Surnage à la surface de l’eau. C’est que l’huile est plus légère que l’eau. — S’épaissit par le froid. Le fait est exact ; mais c’est bien aussi une sorte de congélation qu’elle présente, sans que d’ailleurs la température soit très basse. — Se contracte. Le sens du mot grec peut être douteux.
  2. Par les mêmes raisons. Il est bien possible que ces raisons ne soient pas les vraies ; mais cette analyse, quelque imparfaite qu’elle soit, démontre avec quel soin le philosophe étudiait les phénomènes qu’il voulait comprendre. — Liquide et noir. Liquide est exact ; mais Noir ne l’est pas, il est difficile de s’expliquer cette erreur. — Que l’eau a une petite quantité de matière terreuse. Ces observations sont d’une exactitude étonnante. — Dans le phlegme. On ne voit pas précisément ce que le phlegme peut désigner ici ; voir l’Histoire des Animaux, liv. I, ch. 1, § 9. n., de ma traduction. — Du souffle intérieur. On pourrait traduire aussi : « de l’air » ; mis le mot grec, signifie plutôt la respiration, le souffle du dedans ; et ce qui suit semble confirmer cette interprétation. — C’est qu’il vient de l’eau. On a déjà vu plus haut que la liqueur séminale contient neuf parties d’eau sur dix. Voir plus haut, § 1 et la note.