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de terre, il ne devrait pas devenir tout entier liquide, ni devenir tout à fait de l’eau.

§ 4[1]. Du reste, nous n’avons peut-être pas bien analysé tous les phénomènes qui se présentent ici. En effet, ce n’est pas seulement le liquide composé d’eau et de terre qui se congèle et s’épaissit ; c’est encore le composé d’eau et d’air, comme on le voit par l’écume qui s’épaissit et qui devient blanche ; et plus les bulles en sont petites et indistinctes, plus sa masse devient blanche et épaisse. L’huile présente le même phénomène ; mélangée d’air, elle s’épaissit. Ainsi, en blanchissant, le corps de l’huile devient plus épais, parce que la partie aqueuse qui est dedans se sépare par l’action de la chaleur, et se change en air. Le blanc de plomb mêlé à de l’eau et à de l’huile change un petit volume en un volume plus considérable ; de liquide, il devient solide ; et, de noir, il devient blanc. Cela tient uniquement au mélange de l’air, qui augmente le volume et y développe la blancheur,

  1. Nous n’avons peut-être pas bien analysé. On remarquera la circonspection et la modestie du naturaliste, qui sent bien tout ce qui lui manque. — D’eau et de terre… d’eau et d’air. Ceci se rapporte toujours à la théorie des quatre éléments. — L’écume, Il eût fallu designer spécialement quelque matière particulière ; car il en est beaucoup qui peuvent produire de l’écume. — Mélangée d’air. En effet, on épaissit l’huile en la battant, c’est-à-dire en y faisant entrer de l’air. — Le blanc de plomb. Il serait difficile de savoir à quelle expérience ceci fait allusion ; voir sur la céruse le traité élémentaire de chimie, de V. Regnault, tome III, p. 213, 6° édition. — Et, de noir, il devient blanc. Il semble que ce devrait être le contraire. — Que de l’écume. Sans doute parce qu’elle contient beaucoup d’air ; ce qui la rend à la fois légère et blanche.