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sort épais de la chaleur intérieure ; et s’il devient liquide, c’est par le refroidissement. § 2[1]. Cependant, tous les liquides se congèlent, tandis que le sperme mis à l’air, par des jours de glace, ne se congèle pas, et devient liquide, comme s’il ne pouvait s’épaissir que par le contraire du froid. Il est vrai que la raison ne comprend pas davantage que ce soit la chaleur qui l’épaississe. Tous les corps qui sont plutôt terreux se condensent et s’épaississent quand on les échauffe, comme on le voit par le lait. Le sperme en se refroidissant devrait donc devenir solide ; mais il ne prend pas du tout de solidité, et il devient tout entier comme de l’eau. § 3[2]. Voici donc où est la difficulté : si le sperme est de l’eau, on peut observer que l’eau ne s’épaissit pas par la chaleur, tandis que le sperme sort épais et chaud du corps, qui est chaud, ainsi que lui. Si le sperme est terreux, ou s’il est un mélange d’eau et

  1. Par des jours de glace. Ce sont là des expériences : ce ne sont plus de simples observations. — Ne se congèle pas. En se refroidissant, le sperme dépose des cristaux qui ont la forme de pyramides quadrangulaires. — Du froid. J’ai ajouté ces mots. — Qui sont plutôt terreux. Après que le sperme s’est évaporé dans ses parties aqueuses, il reste un dixième de matière organique jaunâtre, qui ressemble à de la corne. C’est la matière qu’on a nommée spermatine, ou matière organique de la liqueur séminale ; elle entre pour six centièmes dans le sperme : il contient, de plus, divers sels, du phosphate de chaux et de soude. — Il devient tout entier comme de l’eau. Voir le paragraphe précédent. Aristote lui-même fait des objections à cette théorie ; et il voit bien qu’il manque beaucoup d’éléments à l’analyse du sperme.
  2. Où est la difficulté. Cette difficulté ne tient pas aux phénomènes eux-mêmes ; elle ne tient qu’à cette fausse hypothèse qui assimile la liqueur séminale à de l’eau. — Mélange d’eau et de terre. Il y a en ceci un fond de vérité, puisque le sperme contient neuf parties d’eau sur dix, et que le reste est composé de corps plus lourds que l’eau.