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CHAPITRE III

De la nature du sperme ; singulières propriétés du sperme ; il est d’abord épais et blanc ; le froid le rend liquide, et la chaleur l’épaissit ; le sperme n’est ni de l’eau, ni de la terre ; ni un mélange des deux ; nécessité d’une analyse plus exacte ; le sperme est un mélange d’eau et d’air ; transformation de l’huile et de la céruse mêlées l’eau et à l’écume ; effets divers de l’agitation donnée au mélange ; erreur de Ctésias sur le sperme des éléphants ; erreur d’Hérodote sur celui des Éthiopiens ; le sperme est toujours blanc comme de l’écume ; du nom d’Aphrodite : le sperme ne gèle pas, parce que l’air non plus ne peut geler.

§ 1[1]. Pour répondre aux questions que nous nous étions posées antérieurement, nous venons d’expliquer quelle est la cause qui, en tant que principe, produit dans tout animal le premier mouvement et qui l’organise. Mais, il nous reste encore à éclaircir bien des questions sur la nature du sperme. Quand le sperme sort de l’animal, il est épais et blanc ; une fois refroidi, il devient liquide comme l’eau, et il prend la couleur de l’eau. Le fait peut paraître assez singulier ; car l’eau ne s’épaissit pas en s’échauffant ; mais, le sperme

  1. Antérieurement. Dans ce second livre aussi bien que dans le premier. — En tant que principe. C’est le mouvement et la vie venus du mâle. — Sur la nature du sperme. On aurait pu croire que cette discussion spéciale était épuisée ; voir plus haut, liv. 1, ch. XII et XIII. La nature de la liqueur séminale a été étudiée d’abord physiologiquement ; ici c’est une sorte d’analyse chimique. — Il est épais et blanc. Il est plutôt blanchâtre : mais il est épais et filant, peu près comme l’albumine de l’œuf. C’est dans l’épididyme et dans le canal déférent qu’il est le plus blanc ; il devient grisâtre pour arriver à l’urètre. — Liquide comme l’eau. C’est exagéré ; mais il est vrai qu’il contient neuf dixièmes d’eau. — C’est par le refroidissement. La physiologie moderne ne semble pas avoir porté son attention sur ce point.