Page:Aristote - Traité de la génération des animaux - tome II.djvu/38

Cette page n’a pas encore été corrigée

que l’être produit un autre être semblable à lui, parce que c’est là une fonction inhérente à tout être qui est naturellement complet, soit animal, soit plante. § 16[1]. Il y a donc nécessité qu’il en soit ainsi, parce qu’une fois que l’être existe, il faut nécessairement qu’il se développe et qu’il croisse. C’est bien un être synonyme à lui qui l’a produit, comme l’homme engendre l’homme ; mais une fois produit, l’être s’accroît de son propre fond. Il y a donc une cause à la croissance qu’il doit prendre plus tard. Et quand il y a quelque cause de ce genre, il faut que ce quelque chose existe avant tout le reste. Si c’est le cœur qui est produit le premier dans les animaux, et la partie correspondante au cœur chez les animaux qui n’ont pas de cœur, il s’ensuit que c’est le cœur qui est le principe dans ceux qui ont un cœur, et que c’est la partie analogue dans ceux qui ne sont pas pourvus de cet organe.

  1. Qu’il se développe et qu’il croisse. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — L’homme engendre l’homme. C’est la formule habituelle d’Aristote. — De son propre fond. Ou, par lui-même. — Existe avant tout le reste. Ln cause est nécessairement antérieure à son effet. — Si c’est le cœur. La forme est dubitative ; mais Aristote n’hésite pas à regarder le cœur comme le viscère qui se développe le premier.