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âme, et qu’il est âme en puissance. D’ailleurs, ce qui est en puissance peut être, relativement à lui-même, plus ou moins loin de se réaliser, de même qu’un géomètre qui dort est plus loin de faire de la géométrie que le géomètre éveillé ; et celui-ci, quand il ne fait pas de géométrie, est plus éloigné que celui qui en fait. § 15[1]. Aucune partie de l’âme n’est la cause réelle de la génération ; et la génération ne vient que de l’être qui a été auteur du mouvement extérieur. Aucune partie de l’animal ne s’engendre elle-même ; mais une fois engendrée, elle peut s’accroître par elle toute seule. Il y a donc un premier degré, et tout ne se fait point à la fois ; mais, de toute nécessité, ce qui se produit tout d’abord, c’est ce qui contient le principe de la croissance future. Que l’être soit une plante ou qu’il soit un animal, il a toujours la faculté de se nourrir ; et cette faculté est aussi celle qui fait

  1. Aucune partie de l’âme. Les parties de l’âme, prises au sens aristotélique, sont la nutrition d’abord, la sensibilité, ensuite, le mouvement et l’entendement. — Auteur du mouvement extérieur. C’est le parent mâle : mais le mouvement qu’il donne et qui transmet la vie, pourrait être attribué à la faculté locomotrice de l’âme. — Elle peut s’accroître. Toutes ces observations sont exactes. — Une plante… un animal. Aristote rapproche toujours, autant qu’il peut, les plantes et les animaux, de manière à considérer la vie dans toute son étendue. C’est déjà de la biologie, telle que l’entendent les Modernes, ainsi qu’on l’a vu plus haut, liv. 1, ch. II, § 1. — La faculté de se nourrir. La première des facultés et la plus indispensable de toutes : voir le Traité de l’Âme, liv. II, ch. II § 3, de ma traduction.