Page:Aristote - Traité de la génération des animaux - tome II.djvu/36

Cette page n’a pas encore été corrigée

§ 13[1]. C’est de ce parent que vient le mouvement, et il en est ici tout à fait de même que pour les produits de l’art. La chaleur et le froid font bien que le fer s’amollit ou se durcit ; mais ce qui fabrique l’épée, c’est le mouvement des instruments, lequel mouvement a la raison même de l’art. En effet, l’art est le principe et l’idée du produit ; seulement, l’art agit dans un autre être, tandis que le mouvement de la nature a lieu dans l’être lui-même, et ce mouvement vient d’une autre nature qui a déjà l’espèce en acte et en réalité.

§ 14[2]. Du reste, on peut se demander pour le sperme, tout aussi bien que pour les organes, s’il a ou s’il n’a pas d’âme. L’âme ne se trouve exclusivement que dans l’être dont elle est l’âme ; et il n’y a de partie véritable que celle qui participe de l’âme ; ou autrement, ce n’est qu’une simple homonymie, comme l’œil d’un cadavre. Il est donc clair que le sperme a une

  1. C’est de ce parent… C’est l’acte même de la génération, dans ce qu’elle a de plus apparent et de moins contestable. — Ce qui fabrique l’épée. Voir, au paragraphe précédent, l’action du feu servant à façonner une hache. — Le mouvement des instruments. Dirigé par l’ouvrier. — A la raison même de l’art. Le texte n’est pas plus précis que la traduction que j’en donne. — L’art est le principe. Il vaudrait peut-être mieux dire l’artiste plutôt que l’art. — Vient d’une autre nature. Qui est celle du parent lui-même.
  2. Se demander pour le sperme… La question peut sembler assez bizarre : mais la découverte des spermatozoïdes la justifie du moins en partie, bien que le fait de leur existence fût profondément ignorée au temps d’Aristote. — S’il n’a pas d’âme. Ou de vie. — Qui participe de l’âme. Même remarque. — Une simple homonymie. Voir plus haut, § 11, les mêmes idées, exprimées en termes analogues. — Le sperme a une âme. Ici encore, on ne peut comprendre Âme que dans le sens de Vie, de principe vital. — Un géomètre qui dort. L’exemple peut paraître assez bizarre, quoiqu’il soit vrai. Le géomètre, quand il ne fait pas de géométrie, n’est géomètre qu’en puissance. MM. Aubert et Wimmer supposent qu’il y a ici une lacune.