n’y a plus de visage, il n’y a plus de chair, si cette chair et ce visage n’ont pas d’âme et de vie ; car une fois détruits par la mort, ce n’est plus qu’une simple homonymie qui peut les désigner encore sous ce nom, comme on parle de main et de chair, quand il ne s’agit que d’une main et d’une chair de pierre ou de bois. § 12[1]. Les parties similaires de l’animal et ses parties organiques se forment tout ensemble ; et de même que nous ne dirions pas que c’est le feu qui a fait une hache ou tel autre instrument, de même on ne peut pas dire non plus que le sperme ait fait le pied, la main, la chair, etc., qui ont également leur fonction particulière. La chaleur et le froid peuvent bien produire, dans les parties qui sont une fois animées, la dureté, la mollesse, la viscosité, la rudesse et d’autres qualités de ce genre ; mais le froid et la chaleur ne peuvent pas faire l’essence qui forme, de ceci de la chair, et de cela un os. Ce qui produit cette essence, c’est le mouvement venu du parent qui existe en acte, et qui engendre ce qui n’est qu’en puissance.
- ↑ Les parties similaires… organiques. Voir l’Histoire des animaux, liv. 1. ch. 1, § 1 de ma traduction. — Le feu. Il s’agit du feu de la forge, que dirige l’ouvrier pour produire les instruments qu’il façonne. — Ne peuvent pas faire l’essence. Le grec dit précisément « la raison », la notion, qui sert à exprimer le nom de l’être ou de la chose. — Venu du parent. D’après ce principe aristotélique que c’est l’homme qui engendre l’homme. — Ce qui n’est qu’en puissance. Voilà le dernier mot du philosophe sur le problème de la génération ; mais cette explication peut paraître par trop logique, tout ingénieuse qu’elle est.