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ou qui a fait le sperme, a bien touché naguère quelque partie, mais il ne la touche plus actuellement ; ou plutôt, c’est le mouvement qui est en lui qui a touché, tout comme c’est l’art de l’architecte qui met la construction de la maison en mouvement.

§ 11[1]. Il est donc certain qu’il existe en ceci quelque chose qui fait et produit l’être, sans que ce soit en tant qu’être déterminé, ni en tant qu’être préalablement et absolument accompli. Quant à savoir comment chaque être peut se produire, il faut tout d’abord poser ce principe supérieur, que tous les produits de la Nature ou de l’art ont pour cause un être réel et actuel, produit par un être qui en puissance est tel que lui. Le sperme est donc de telle nature, et il a une action et un mouvement de telle nature, que, même après que son mouvement a cessé, chacune des parties de l’être se forme et devient animée. Il

  1. Qui fait et produit. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Déterminé. J’ai ajouté ce mot pour rendre toute la force de l’expression grecque. — Préalablement et absolument accompli. La vie a été donnée tout d’abord dans sa forme la plus embryonnaire, et le développement ne vient que plus tard. — Réel et actuel. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Produit par… C’est bien le sens de l’original grec ; mais, il semble que ceci est en contradiction avec la théorie ordinaire d’Aristote, qui fait toujours venir la puissance de l’acte, et non l’acte de la puissance. Logiquement, la puissance est antérieure, puisqu’une chose ne devient réelle que parce qu’elle est possible, mais sous le rapport du temps, la réalité précède la puissance. — Le sperme est donc… Cette explication est très remarquable en ce qu’elle se rapproche beaucoup de celle que paraît adopter la science moderne. — De telle nature… de telle nature. La répétition est aussi dans le texte. — D’âme et de vie. Il n’y a dans le texte que le premier mot : mais évidemment l’âme ici c’est la vie à son degré le plus général. — Par la mort. J’ai ajouté ces mots pour plus de clarté. J’ai dû développer quelque peu tout ce passage. — Main… chair. Ces exemples d’homonymies sont familiers d’Aristote.