manière, à un certain moment, il soit impossible que quelque être ne puisse provenir d’une cause extérieure à lui. Ceci est en partie possible et en partie impossible. § 9[1]. Dire le Sperme ou dire l’Être d’où vient le sperme, c’est au fond la même chose, en ce que cet être a en lui-même le mouvement qu’il a communiqué à son sperme. Il est tout à fait possible que telle ou telle chose mette en mouvement telle autre chose, et que cette autre en meuve une autre encore, comme on le voit dans les automates, que l’on montre par curiosité. Les parties qui y sont immobiles ont une espèce de force motrice ; et quand l’une de ces parties a reçu un premier mouvement du dehors, la partie suivante se met aussitôt en un mouvement réel. § 10[2]. De même donc que, dans les automates, telle partie donne le mouvement sans rien toucher actuellement, mais parce qu’elle a touché antérieurement ce qu’elle meut, de même l’être d’où vient le sperme,
- ↑ Dire le sperme. C’est la liqueur fécondante, élaborée par les organes du parent. — L’être d’où vient le sperme. C’est le parent lui-même. On peut en effet les confondre la raison qu’en donne Aristote : le parent ou le sperme, c’est tout un : seulement, dans un cas, on s’arrête à la cause la plus prochaine, qui est le sperme et dans l’autre, à une cause plus éloignée, qui est l’être d’où vient le sperme. C’est alors l’homme qui engendre l’homme, selon la formule aristotélique. — Telle ou telle chose. Le texte n’est pas plus précis. — Dans les automates. Aristote semble affectionner cette comparaison ; voir la Métaphysique, liv. I, ch. II, § 22, de ma traduction. Il suffit de la détente d’un ressort pour faire marcher toutes les autres pièces. — Par curiosité. J’ai ajouté ces mots, dont le sens est impliqué dans l’expression du texte. — Une espèce de force motrice. Le mécanisme des automates est ici très bien décrit.
- ↑ De même l’être d’où vient le sperme. Cette comparaison ne sert pas à éclaircir les choses, en se continuant. Celle qui suit et qui assimile le rôle du parent au rôle de l’architecte, n’est pas plus heureuse, ni plus utile.