Page:Aristote - Traité de la génération des animaux - tome II.djvu/30

Cette page n’a pas encore été corrigée

cœur, poumon, foie, œil, et tout le reste ; ou bien, elles se forment successivement, comme il est dit dans les vers attribués à Orphée, où l’on prétend que l’animal se forme successivement « comme les mailles d’un filet. » Que toutes les parties du corps ne soient pas formées en une fois, c’est ce que la moindre observation sensible nous fait voir. Dès le premier instant, certains organes se montrent, tandis que d’autres n’apparaissent pas encore. Et qu’on ne dise point que c’est à cause de leur petitesse qu’on ne les aperçoit point ; car le poumon, qui est plus gros que le cœur, ne se montre qu’après le cœur, dans ces premiers développements de la génération. § 6[1]. Puisque tel

  1. Si l’un des deux produit l’autre. Cette explication est tout à fait inadmissible. — Simplement à la suite. C’est bien là ce qui semble se passer en effet l’évolution développe successivement tous les organes suscités par un seul et même principe, sans qu’un des organes produise un autre organe. — Après l’enfant vient l’homme. L’enfant se développe dès le jour de la conception, d’abord par la vie intra-utérine puis, par la vie au dehors, où après une vingtaine d’années, plus ou moins, il est arrivé à toute sa croissance, et est enfin devenu homme. — Une hypothèse dénuée de sens, et une pure rêverie. Toutes ces observations physiologiques, sur le développement successif des organes, sont d’accord avec les théories modernes les plus autorisées, ainsi que le remarquent MM. Aubert et Wimmer, p. 136. en note.