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soit des animaux, il sorte un être quelconque ? Il y a nécessité évidente que tout ce qui naît naisse de quelque chose, par l’action de quelque chose, et soit lui-même quelque chose. De quelque chose, c’est la matière, que certains animaux portent primitivement en eux-mêmes, après l’avoir reçue de la femelle. C’est ce que font tous les animaux qui ne viennent pas de vivipares, mais qui proviennent d’œufs ou de larves. D’autres aussi tirent leur nourriture de la femelle, pendant un temps fort long, par l’allaitement, comme le font tous ceux qui sont issus de vivipares, soit au dehors, soit même en dedans. Ainsi, cette matière est bien ce dont viennent les animaux. § 2[1]. En second lieu, on se demande non plus De quoi viennent les animaux, mais Par quelle action sont faites les parties qui les composent. Ou bien, c’est quelque chose d’extérieur qui les fait ; ou bien, il y a dans la semence et dans le sperme quelque chose qui s’incorpore à eux : et ce quelque chose est, ou une certaine

  1. En second lieu. Le texte dit simplement Maintenant. — De quoi. C’est la seconde question posée au paragraphe précédent. — Quelque chose d’extérieur. L’action de l’extérieur peut produire le développement ; mais il faut d’abord un principe intérieur, que le dehors peut développer. — Qui s’incorpore à eux. J’ai cru pouvoir ajouter ces mots pour rendre toute la force de l’expression du texte. — Qui pourrait acquérir une âme. Le grec se sert d’un conditionnel, qui me paraît avoir le sens que je donne. — La raison ne peut pas admettre. Aristote fait toujours une part à la raison dans l’explication des phénomènes, après la part faite à l’observation. — S’il n’y a pas de contact. Ceci précise le sens dans lequel il faut entendre l’idée d’Extérieur ; mais les pensées ne semblent pas se suivre ici très régulièrement.