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vivant. Il en est qui ne font pas un animal vivant, mais seulement un œuf ; et cet œuf, en lui-même, est complet. Ceux même d’entre ces animaux dont la nature est plus froide ne font pas un œuf complet ; mais leur œuf se complète et s’achève au dehors, comme on le voit dans les poissons à écailles, dans les crustacés et dans les mollusques. Quant au cinquième ordre, qui est le plus froid de tous, il ne produit pas d’œuf directement ; mais il subit au dehors les transformations dont on a parlé. Ainsi, les insectes font d’abord des larves ; la larve en se développant devient une sorte d’œuf ; car ce qu’on appelle la chrysalide remplit la fonction de l’œuf ; et de cet œuf, provient ensuite un animal qui, dans ce troisième changement, prend son développement définitif.

§ 22[1]. En résumé, il y a des animaux qui, comme on l’a dit antérieurement, ne viennent pas de sperme ; mais tous les animaux qui ont du sang viennent de sperme, et ce sont ceux chez lesquels, à la suite d’un

  1. Antérieurement. Liv. 1, ch. I, § 5. — Qui ont du sang. Nous dirions aujourd’hui : « à sang rouge », pour les distinguer des animaux à sang blanc. — Dans les parents eux-mêmes. Ce sont les vivipares. — Transformations. Le mot du texte signifie littéralement « séparations ». L’œuf habituellement se sépare, en effet, de l’animal qui le produit.