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ni peu sanguin, mais, au contraire, plein de sang et mou.

§ 15[1]. De même que le jeune peut être complet, tandis que l’œuf est incomplet ainsi que la larve, de même il est dans l’ordre de la Nature que l’être complet vienne d’un être plus complet que lui. Les animaux qui sont plus chauds parce qu’ils ont un poumon, et qui sont d’une nature plus sèche, ou bien qui sont plus froids et plus humides, tantôt font un œuf complet quand ils sont ovipares ; et tantôt, après avoir fait un œuf, ils sont vivipares en eux-mêmes. Ainsi, les oiseaux et les animaux à écailles pourraient produire des êtres complets à cause de leur chaleur ; mais ils sont ovipares à cause de leur sécheresse. § 16[2]. Quant aux sélaciens, comme ils sont moins chauds que les oiseaux et plus humides qu’eux, ils participent des deux organisations ; ils produisent en eux-mêmes un œuf, et ensuite un être vivant, faisant un œuf, parce

  1. Le jeune. Le texte dit d’une manière générale : « l’animal », le vivant : c’est le produit des vivipares. — Dans l’ordre de la Nature. Dont Aristote ne cesse d’admirer la sagesse. — L’être complet. C’est le petit des vivipares, qui est complet en naissant, parce qu’il a tous les organes qui plus tard ne feront que se développer. — D’un être plus complet que lui. L’enfant vient de l’homme ; l’homme engendre l’homme, selon les formules aristotéliques. — Un œuf complet. Comme les œufs de gallinacés, qui n’ont plus besoin pour produire le poussin que de la chaleur de l’incubation. — Ils sont vivipares en eux-mêmes. Comme les sélaciens, cités dans le paragraphe suivant. — À cause de leur sécheresse. L’explication est bien hypothétique.
  2. Quant aux sélaciens. Voir Cuvier, Règne animal, tome II, p. 384. Il y a des sélaciens dans le corps desquels éclosent les petits ; d’autres ont des œufs revêtus d’une coque dure et cornée. — Froids… humides. Ces théories ne sont pas acceptables, bien qu’elles soient ingénieuses. — Plus sèche et plus terreuse. Entre les quatre éléments, c’est la terre seule qui représente le sec.