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à cet égard ; car il y a des animaux sans pieds, des apodes, qui sont vivipares, témoins les vipères et les sélaciens ; et d’autres apodes sont ovipares, comme l’ordre des poissons et le reste des serpents. Parmi les animaux qui sont pourvus de pieds, il s’en trouve un bon nombre qui sont ovipares et vivipares, comme ceux qu’on vient de nommer, et qui ont quatre pieds. En outre, il y a des animaux qui sont pourvus de pieds et qui sont vivipares en eux-mêmes, tels que l’homme, et aussi des animaux apodes, tels que la baleine et le dauphin, qui sont vivipares de la même façon.

§ 13[1]. Il n’est donc pas possible de diviser les classes d’animaux par ces caractères ; et aucun des organes destinés à la marche ne suffiraient à expliquer la cause de leurs différences. Tout ce qu’on peut dire, c’est que les animaux dont la nature est plus parfaite,

  1. Il n’est donc pas possible… La remarque est parfaitement juste ; et en effet, il n’y a pas de naturaliste qui ait essayé une classification d’après cette donnée. — Expliquer la cause de leurs différences. Le nombre de pieds, la présence ou l’absence de ces organes, sont des détails anatomiques importants : mais ils ne sont pas assez décisifs. Voir Cuvier. Règne animal, tome I. pp. 48 et suiv. : Distribution générale du règne animal en quatre grandes divisions, vertébrés, mollusques, articulés, rayonnés. C’est bien toujours l’anatomie qui détermine la classification ; mais c’est l’ensemble de l’organisation qu’il faut considérer, et non pas seulement une partie. — Dont la nature est plus parfaite. Sans croire à l’échelle des êtres, on peut affirmer que certains animaux sont plus parfaits que certains autres. — Un principe plus pur. Au fond, le principe est toujours le même : et ce principe dernier est le Créateur : mais c’est la forme qui est inférieure, si d’ailleurs la cause est identique. — Plus chauds et plus humides… qui ne sont pas terreux. C’est toujours la théorie des quatre éléments, qui se reproduit dans ces premiers essais de chimie organique.