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que ces animaux sont plus élevés et plus indépendants par leur nature même, et qu’ils prennent plus de développement et de grandeur. Or, ce développement ne saurait avoir lieu sans la chaleur que l’âme produit ; car il faut nécessairement une force plus grande pour mouvoir un être plus grand ; et c’est la chaleur qui détermine le mouvement. Aussi, à considérer les choses en général, peut-on dire que les animaux qui ont du sang sont plus gros que ceux qui n’en ont pas, et que les animaux qui marchent et se meuvent sont plus gros que les animaux immobiles.

§ 7[1]. On doit comprendre maintenant d’où vient qu’il y a un mâle et une femelle. Mais, parmi les animaux, les uns mènent à fin et produisent au dehors un être semblable à eux, et ce sont ceux qui mettent au jour des êtres vivants ; les autres produisent un être qui n’a pas encore de membres, et qui n’a pas reçu définitivement

  1. On doit comprendre maintenant. Cette assertion n’est peut-être pas aussi clairement justifiée que l’auteur le suppose ; mais on ne doit pas s’en étonner après les efforts qu’il a faits pour résoudre ce grand problème. — Mais, parmi les animaux… Les distinctions qu’Aristote fait ici sont très réelles et la science moderne ne saurait dire mieux. — Qui mettent au jour des êtres vivants. Ce sont les vivipares, parmi lesquels les mammifères tiennent la principale place. — Qui n’a pas… de membres. Comme en ont les jeunes vivipares. — Sa forme. On pourrait comprendre aussi qu’il s’agit de la forme transmise par les parents ; mais le premier sens est plus naturel. — Ceux qui ont du sang. Les oiseaux et les poisons. — Ceux qui n’ont pas de sang. Ce sont les insectes. — Larves. Voir l’Histoire des Animaux, liv. I, ch. IV, §§ 3 et 7. Mais nulle part mieux qu’ici Aristote n’a expliqué la différence de l’œuf et de la larve. — Une certaine partie. Dans l’œuf c’est le blanc d’où naît le poussin. — L’autre partie restante. C’est le jaune, qui nourrit le poussin pendant un temps déterminé. — Entièrement fait. Il y a des insectes qui subissent des métamorphoses ; mais les insectes, qui n’ont point d’ailes sortent de l’œuf avec la forme qu’ils doivent toujours garder. Il y a aussi des insectes qui ne subissent qu’une demi-métamorphose. Voir Cuvier, Règne animal, tome. IV, p. 316. édition de 1829.