semence du cheval se mêle à celle de l’âne. § 16[1]. L’âne est donc bien près d’être infécond dans son accouplement régulier ; et par suite, lorsque cet accouplement n’est plus naturel, comme l’accouplement normal peut à grand-peine pour les deux produire un seul petit, à plus forte raison, le produit, venant des deux contre le vœu de la Nature, sera-t-il infécond, et ne lui manquera-t-il rien pour l’être, ou plutôt le sera-t-il de toute nécessité. § 17[2]. Ce qui fait que le corps des mulets a de fortes dimensions, c’est que l’excrétion qui devrait tourner aux menstrues tourne chez eux à la croissance. Comme la gestation est d’une année pour les deux espèces également, il faut non seulement que la mule conçoive, mais encore quelle nourrisse le fœtus. Or, c’est impossible s’il n’y a pas de flux mensuel ; et les mules n’en ont pas ; la partie qui n’y est pas employée s’en va avec l’excrétion qui vient de la vessie. C’est là ce qui fait que les mulets ne flairent
- ↑ L’âne est donc bien près… Ce qui peut justifier en partie cette théorie, c’est le fait des finesses avant tant de peine à garder la liqueur séminale qu’elles viennent de recevoir. — N’est plus naturel. L’accouplement d’où naissent le mulet et le bardot n’est pas selon les lois habituelles de la Nature. — À plus forte raison… C’est un nouvel argument pour expliquer la stérilité du mulet. — Le sera-t-il de toute nécessité. Le fait est certain, si l’explication ne l’est pas.
- ↑ Ce qui fait… Ici encore, on peut contester l’explication que donne Aristote, bien que cette explication soit fort ingénieuse, ainsi que tout ce qui suit. — D’une année pour les deux espèces. L’observation est très juste. — Avec l’excrétion qui vient de la vessie. Je ne sais pas si la physiologie moderne a vérifié les faits sur lesquels Aristote s’appuie. Il semble supposer que les menstrues de la mule se mêlent à son urine, et que, ne pouvant nourrir son fœtus, elle reste nécessairement stérile. — Ils flairent l’excrétion elle-même. L’explication ne laisse pas que d’avoir de la vraisemblance.