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deux s’accouplent, la saillie réussit, parce que la chaleur de l’un la sauve, la sécrétion du cheval étant plus chaude que celle de l’âne. La matière et la semence de l’âne sont froides ; mais celles du cheval sont plus chaudes. Quand la chaleur se mêle au froid, ou que le froid se mêle au chaud, alors l’être qui est conçu des deux parents peut vivre ; et les deux ainsi accouplés peuvent être féconds l’un par l’autre ; mais le produit qui en sort ne l’est plus, et il est stérile, sans pouvoir aboutir à rien de complet.

§ 15[1]. L’un et l’autre, le cheval et l’âne, ont une constitution naturelle qui les prédispose à être inféconds. Ainsi, l’âne, outre les conditions qu’on vient de rappeler, ne peut plus engendrer jamais s’il n’engendre pas après la chute des premières dents. Il s’en faut donc de bien peu que le corps des ânes ne soit stérile. De même aussi pour le cheval. Il est disposé également à être stérile, et la saillie risque d’autant plus d’avorter que le résultat qui en doit sortir est plus froid. C’est précisément ce qui arrive quand la

  1. Le cheval et l’âne. J’ai ajouté ces mots pour plus de clarté. — Les prédispose à être inféconds. On ne soit pas sur quoi repose une semblable assertion. — Ne peut plus engendrer jamais. Ceci est encore une simple hypothèse ; voir sur l’âne l’Histoire des Animaux, liv. VI, ch. XXIII, p. 376, de ma traduction. Il n’y est rien dit d’ailleurs de ce qu’on avance ici. C’est sans doute une opinion populaire, qu’Aristote aura recueillie. — Il s’en faut donc de bien peu. Cette nouvelle assertion n’est pas moins arbitraire que les précédentes. — Il est disposé… à être stérile. Tout au contraire, le cheval est très prolifique, comme le prouvent les étalons. — Se mêle à celle de l’âne. La même chose à peu près est dite dans l’Histoire des Animaux, liv. VI, ch. XXIII, § 2.