Page:Aristote - Traité de la génération des animaux - tome II.djvu/132

Cette page n’a pas encore été corrigée

l’hiver est trop rude, parce que naturellement il souffre beaucoup d’une température froide. Ainsi, il ne vit pas dans la Scythie, ni dans les contrées voisines, ni chez les Celtes, au nord de l’Ibérie, pays qui n’est pas moins exposé aux frimas. § 13[1]. C’est ce qui fait qu’on permet la saillie aux ânes, non pas à l’équinoxe comme aux chevaux, mais au solstice d’été, afin que les ânons puissent venir au monde dans la saison chaude. D’ailleurs, l’ânesse met bas dans la même saison que celle où elle a été couverte, puisque le cheval et l’âne portent un an. § 14[2]. L’âne étant par sa nature un animal froid, comme on vient de le dire, il faut nécessairement que sa semence soit froide également. Ce qui le prouve, c’est que, si un cheval monte une femelle déjà couverte par un âne, il n’annule pas la saillie de l’âne, tandis que si, au contraire, l’âne vient à saillir après le cheval, il annule la saillie du cheval, parce que sa semence est très froide. Quand les

  1. Au solstice d’été. L’ânesse portant douze mois, les ânons naissent ainsi en pleine chaleur, vers la fin de juin. — Le cheval et l’âne portent un an. Dans l’Histoire des Animaux, liv. VI, ch. XXII, § 2, la durée de la gestation de la jument n’est pas fixée avec autant de précision.
  2. Comme on vient de le dire, plus haut, § 11. — Il faut nécessairement… C’est une conclusion peu sûre, tirée d’une simple hypothèse. — Ce qui le prouve. Cette preuve n’est rien moins que concluante. Je ne sais pas d’ailleurs si le fait cité par Aristote est certain. — Parce que sa semence est très froide. Il aurait fallu dire comment ce fait avait été constaté. — Sont plus chaudes. Même remarque. — Le produit qui en sort ne l’est plus. Ce sont là de pures hypothèses.