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La voici : si d’êtres de même espèce, mâle et femelle, il sort naturellement un mâle ou une femelle ressemblant spécifiquement aux parents qui l’ont engendré ; si, par exemple, d’un chien mâle et d’un chien femelle il sort un chien mâle ou femelle, la conséquence, c’est que, d’espèces différentes, il doit sortir aussi un produit différent en espèce. Par exemple, le chien étant d’une autre espèce que le lion, du chien mâle et du lion femelle, il doit sortir un produit autre, comme il en sort un autre encore de l’accouplement du lion mâle et du chien femelle. § 9[1]. Par conséquent, s’il se produit un mulet mâle ou femelle, l’espèce restant identique pour les deux, et que le mulet ne vienne que du cheval et de l’âne, qui ne sont pas de même espèce que le mulet, il s’ensuit que le mulet ne peut rien produire ; car il est impossible que le genre soit autre, puisque un mâle et une femelle qui sont de même espèce, ne produisent qu’un être de la même espèce qu’eux. Or, le mulet provient du cheval et de

  1. Par conséquent… Suite de la même hypothèse logique, qui ne repose pas sur les faits, mais qui cherche à les expliquer. — Mâle ou femelle. J’ai imité la formule même du texte ; mais on pourrait traduire aussi : « S’il se produit, soit un mulet, soit une mule ». — Il s’ensuit que le mulet ne peut rien produire. La conclusion n’est pas du tout certaine, comme l’auteur semble le croire. — De la même espèce qu’eux. C’est le fait naturel et constant. — Qui est autre aussi. Ceci est évident ; mais la question n’est pas là, et il s’agit uniquement de savoir pourquoi le mulet est stérile ; c’est le point spécial qu’il fallait traiter.