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pourrait croire que l’un des deux est cause que la semence de l’âne ne peut rien engendrer de pareil ; mais dans le fait, quelle que soit la semence à laquelle l’autre se mêle, c’est toujours comme si c’était celle du congénère.

§ 7[1]. De plus, la démonstration d’Empédocle s’applique indistinctement aux deux sexes, à la femelle et au mâle ; mais le mâle seul peut engendrer, à ce qu’on dit, jusqu’à sept ans, tandis que la femelle reste toujours stérile, parce qu’elle ne peut amener son fruit à terme. Pourtant, on cite une mule qui avait une fois pu concevoir un fœtus.

§ 8[2]. Il y aurait peut-être ici une explication, toute logique, qui vaudrait mieux que celles que nous venons de rappeler. Je dis de cette explication qu’elle est logique, parce que plus elle est générale, plus elle s’éloigne des principes spéciaux de la question.

  1. Indistinctement aux deux sexes. Ici, les deux sexes sont la mule et le mulet, qui, dans ces théories, doivent être également stériles. — Mais le mâle seul peut engendrer… La même assertion se retrouve dans l’Histoire des Animaux, liv. VI, ch. XXIV, § 1. — Jusqu’à sept ans. Le texte n’est pas aussi précis ; mais, rapproché du passage de l’Histoire des Animaux, il ne peut avoir que ce sens. — Pourtant, on cite… Le texte est moins développé.
  2. Une explication, toute logique. On voit qu’Aristote ne repousse point le secours de la logique et de la raison : mais il n’emploie cette méthode qu’avec grande circonspection ; et il fait passer les phénomènes en première ligne. L’argument qu’il donne n’est pas sans force ; mais des faits contraires, s’ils étaient constatés, suffiraient à le détruire. — Plus elle s’éloigne… Voilà le motif grave qui doit en général rendre la logique, si ce n’est suspecte, au moins d’un usage rare et difficile. — La voici… Le raisonnement semble juste ; mais ce n’est qu’un raisonnement toujours douteux, si les faits ne le vérifient pas. — Le chien… le lion. L’accouplement du chien et du lion n’a rien de réel : c’est une simple supposition admise pour faciliter le raisonnement.