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et d’un âne vient un mulet, qui est un demi-âne, l’un ou l’autre des parents pouvant être indifféremment mâle ou femelle, comment se fait-il que le sperme venant de tous les deux, soit si épais que le produit en soit infécond, tandis que, du cheval femelle et mâle, ou de l’âne femelle et mâle aussi, il ne sorte pas de produit stérile ? Cependant le sperme du cheval mâle et celui du cheval femelle sont mous et fluides. § 6[1]. Le cheval femelle et mâle s’accouple à l’âne mâle et femelle ; et, à ce que dit Empédocle, le produit auquel ces deux accouplements donnent naissance est infécond, parce que, de l’un et de l’autre, il se forme une certaine unité, grâce à ce que les deux spermes sont mous. Il faudrait que la même stérilité se représentât dans le produit du cheval avec sa femelle. Si ce n’était qu’un seul des deux qui s’accouplât, on

  1. Le cheval femelle et mâle. C’est la formule du texte, que j’ai cru devoir conserver. — Une certaine unité. Plus haut, la pensée d’Empédocle est rendue plus nettement ; ce n’est pas une simple unité qui se forme des deux spermes ; mais c’est un mélange qui est dur, tandis que les deux éléments qui forment ce mélange sont mous. — Il faudrait… Ceci n’est que la répétition de ce qui précède, au § 5. — Qu’un seul des deux qui s’accouplât. C’est-à-dire, si c’était le cheval seul qui s’accouplât à l’ânesse, ou si c’était l’âne seul qui s’accouplât à la jument. D’ailleurs, ce passage reste obscur, et MM. Aubert et Wimmer y proposent, et adoptent dans leur traduction, une correction fort ingénieuse, mais qui n’a pas pour elle l’autorité des manuscrits : « que la semence de l’âne est cause que le mulet ne peut engendrer ». — La semence de l’âne… C’est la traduction exacte du texte grec ; mais la pensée reste obscure. — Si c’était celle du congénère. C’est-à-dire, du cheval uni à la jument, ou de l’âne uni à l’ânesse.