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Les vides de l’un se combinent avec les parties solides de l’autre ; et de ces deux éléments, qui sont mous, il se forme un mélange qui est dur, ainsi que le cuivre se durcit quand on le mélange avec l’étain. Mais, Empédocle se trompe sur le cuivre et l’étain, en assignant une telle cause à la dureté de leur mélange ; nous l’avons expliquée dans nos Problèmes. Il se trompe encore en ne tirant pas de faits bien connus les principes sur lesquels il veut s’appuyer. § 4[1]. Comment les creux et les solides pourraient-ils, en se combinant les uns avec les autres, former un mélange, de vin et d’eau par exemple ? Ceci dépasse notre intelligence ; car il est bien impossible à l’observation sensible d’apercevoir les prétendus creux de l’eau et du vin. § 5[2]. D’autre part, comme de chevaux vient un cheval, et d’ânes vient un âne ; et comme d’un cheval

  1. De vin et d’eau par exemple. Cet exemple vulgaire est choisi à dessein pour bien montrer l’erreur d’Empédocle. — Ceci dépasse notre intelligence. Il y a cette nuance d’ironie dans le texte. — À l’observation sensible. Les Anciens n’avaient point les instruments puissants dont nous disposons aujourd’hui ; mais leur attention n’était pas moins vive à bien observer les phénomènes, avec le simple secours des sens.
  2. D’autre part. Cette objection contre la théorie de Démocrite est très forte, étant donné le principe d’où il part. Pourquoi ce qui se produit pour la génération du mulet ne se produit-il pas pour la génération naturelle des chevaux et des ânes ? — L’un ou l’autre des parents… Il y a cependant une différence entre le mulet et le bardot, que le bardot vient d’un cheval et d’une ânesse, tandis que le mulet vient d’un âne et d’une jument. Le produit n’est pas tout à fait le même ; voir l’Histoire des Animaux, liv. VI, ch. XXIV, § 1, et la note. — Sont mous et fluides. Ici encore il n’y a qu’un seul mot dans le texte : voir plus haut, § 3.