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on s’assure de leur état par des observations extérieures ; par exemple, si la mauvaise odeur monte de bas en haut jusqu’à leur haleine, au dehors ; on s’en assure aussi en observant les couleurs qui cernent leurs yeux, et la couleur de leur salive dans leur bouche. § 13[1]. Quand les bonnes conditions ne se présentent pas, il est clair que les vaisseaux par lesquels doit filtrer l’excrétion sont obstrués et bouchés. La région des yeux est celle qui, dans la tête, subit le plus vivement l’influence du sperme. Ce qui le prouve bien, c’est que cette région est la seule qui change et se modifie par la copulation ; et quand on abuse des plaisirs vénériens, les yeux le révèlent sur-le-champ. C’est que la nature de la semence ressemble beaucoup à celle du cerveau. La matière de la semence est aqueuse, et sa chaleur lui vient d’ailleurs. Les évacuations mensuelles partent du diaphragme ; et c’est de là que vient le principe de la vie, de telle sorte

  1. Sont obstrués et bouchés. Il est possible que le désordre des fonctions se manifeste sous d’autres formes ; mais celle-ci peut en être une. — La région des yeux… Tout ce paragraphe contient de précieuses vérités, aujourd’hui banales, mais qui étaient bien neuves du temps d’Aristote. Ce n’est pas d’ailleurs la région seule des yeux qui est affectée ; ce sont surtout les yeux mêmes, et les altérations y sont frappantes pour leur éclat et leur vivacité. — Les yeux le révèlent sur-le-champ. Chacun de nous a pu faire de ces observations, sans avoir besoin d’être médecin ou physiologiste. — Ressemble beaucoup à celle du cerveau. C’est sans doute dire trop ; mais les relations étroites des deux organes sont incontestables. — Aqueuse. L’analyse chimique démontre le fait. — Odeurs… haleine. Il semble que ce paragraphe se rapporte au précédent, qu’il ne fait guère que répéter.