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n’a que deux partis à prendre, soit en recourant à la nécessité d’un premier moteur et d’une matière déterminée, soit en recourant au principe supérieur du mieux et à la cause finale. § 2[1]. C’est qu’en effet, parmi les choses, les unes sont éternelles et divines, tandis que les autres peuvent indifféremment être ou n’être pas. Le bien et le divin, par leur nature même, sont toujours causes du mieux possible dans les choses contingentes ; mais ce qui n’est pas éternel peut, tout à la fois, exister, et être susceptible de participer, tour à tour, du pire et du meilleur. Or, l’âme vaut mieux que le corps ; l’être animé vaut mieux que l’être inanimé, à cause de l’âme qu’il possède ; être vaut mieux que ne pas être ; vivre vaut mieux que ne pas vivre. Il n’y a pas d’autres causes que celles-là pour la

  1. Éternelles… être ou n’être pas. La distinction est très simple ; mais elle n’en est pas moins profonde. Voir le Traité des Parties des animaux, où elle a été exposée admirablement, liv. I, ch. V, de ma traduction, pp. 56 et suiv. — Le bien et le divin. Qui, au fond, ne sont qu’une seule et même chose. — Causes du mieux. C’est là le véritable rôle du bien, réalisant de plus en plus sa propre essence, à mesure qu’il se développe. — Participer, tour à tour… Être tantôt mieux, et être tantôt pis. Les choses éternelles au contraire sont absolument immuables. — Il n’y a pas d’autres causes que celles-là. Sur ce point, Aristote est d’accord user le Timée de Platon et avec la Genèse ; il n’y a pas d’autre cause à l’existence du monde que la bonté de Dieu : la philosophie et la raison ne peuvent pas remonter à un principe plus haut que celui-là.