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qu’elles ne gagnent par leur croissance. § 37[1]. La Nature a très bien combiné les choses dans ces circonstances. Elle fait coïncider l’usure des dents avec la vieillesse et la fin de l’existence. Si la vie était de dix mille ans ou seulement même de mille ans, les premières dents devraient devenir énormes et repousser plusieurs fois ; car elles auraient beau croître continuellement, elles n’en deviendraient pas moins, par l’usure, incapables de remplir leur office. Voilà donc pourquoi les dents croissent toujours. § 38[2]. Mais on peut remarquer, en outre, que les dents ne sont pas de la même nature que les autres os. Les os, dès leur première constitution, se montrent tous sans exception, et aucun ne vient plus tard que les autres. Mais les dents ne poussent qu’assez tard après la naissance ; aussi peuvent-elles repousser

  1. La Nature a très bien combiné les choses. Ici Aristote est fidèle, comme toujours, à son admiration pour la sagesse de la Nature ; et il ne se trompe pas plus sur ce détail que sur les autres. Mais l’hypothèse qu’il fait ensuite n’est peut-être pas très juste. Si la Nature nous eût accordé une existence de dix mille ans, elle aurait organisé nos dents dans une proportion égale ; et relativement, elles auraient duré comme elles durent aujourd’hui. — Beau croître continuellement. Elles se seraient nourries de la même manière qu’elles se nourrissent aujourd’hui, et elles auraient duré davantage. — Voilà donc pourquoi. Ce n’est pas une conséquence aussi nécessaire que l’auteur le croit.
  2. De la même nature que les autres os. Ceci est très exact. Voir Cuvier, sur la structure des dents, loc. cit., p. 104. — Ne vient plus tard que les autres. Tous les os sont en effet dans le fœtus, et ils ne font plus tard que se développer. — Assez tard après la naissance. Non seulement chez l’homme, mais encore chez une foule d’animaux. — Peuvent-elles repousser. Elles ne repoussent qu’une seule fois après la première chute. — Elles proviennent de la nourriture. Les dents sont nourries par le sang, comme le sont toutes les parties du corps ; et comme ces parties diverses, elles ont une sécrétion propre. — La même nature. Ceci n’est pas exact : la composition des dents est tout autre que celle des os ordinaires.