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pas se développer toujours. § 34[1]. Quant aux ongles, et à toutes les parties analogues, ils croissent tant qu’ils existent. C’est dans les maladies, dans la vieillesse et dans la destruction successive qu’elle amène, qu’ils croissent davantage, parce qu’il reste une plus grande quantité d’excrétion superflue, et qu’il en est moins dépensé pour les parties maîtresses de l’organisation. Aussi, quand cette superfluité vient à manquer par suite de l’âge, les poils manquent également. Pour les os, c’est tout le contraire ; ils dépérissent en même temps que le corps et ses organes, tandis que les cheveux poussent encore même sur le cadavre, sans toutefois s’y renouveler.

§ 35[2]. Les dents offrent matière à plus d’une question ; leur nature est la même que celle des os ; et c’est des os qu’elles proviennent, tandis que les ongles, les

  1. Quant aux ongles… ils croissent. Ceci est exact, comme chacun de nous peut s’en convaincre par son observation personnelle. — C’est dans les maladies. Ce détail encore est exact comme ce qui précède. — Les parties maîtresses. L’expression grecque est tout à fait analogue à celle dont se sert ma traduction. Voir le Traité élémentaire de Physiologie humaine, de M. Béclard, p. 621, 6e édition. — Pour les os, c’est tout le contraire. Les os une fois arrivés à leur complet développement, vers l’âge de vingt-cinq ans, ne font plus que vivre et s’entretenir comme le reste du corps. La science contemporaine n’est pas encore bien fixée sur ce point, malgré les nombreuses expériences qui ont été tentées. Les os de l’adulte ont une nutrition différente de celle des os du jeune ; voir M. Béclard, loc. cit., p. 624. — Même sur le cadavre. C’est, un peut dire, le dernier effort de la vie expirante.
  2. Les dents. Voir le traité des Parties, liv. III, ch. I, et surtout l’Histoire des Animaux, liv. II, ch. III et IX ; liv. III, ch. VII et IX ; liv. IV, ch. II et suiv., et passim. — À plus d’une question. La science moderne s’est aussi beaucoup occupée des dents ; voir Cuvier, Anatomie comparée, tome III, XVIIe leçon, pp. 103 et suiv., 1ère édition. — C’est des os qu’elles proviennent. Cette indication n’est peut-être pas très exacte ; mais la dent est bien en effet un corps essentiellement osseux. Les dents n’appartiennent qu’aux mammifères, aux reptiles et aux poissons, si ce n’est même à tous, du moins à la plupart. — Viennent de la peau. Le fait est exact, et les ongles se développent aux dépens du derme vasculaire sous-jacent. — Pour les dents, il n’y a rien de pareil. La différence est très réelle. — Elles viennent des os. Il serait mieux de dire : « Elles sont des os ». Cuvier n’a pas étudié spécialement le rapport des dents aux os. — Elles ne cessent de croître. Il est bien probable qu’ici l’expression aura trahi la pensée. Les dents ne croissent pas durant la vie entière ; elles se nourrissent seulement comme toutes les autres parties du corps. Leur croissance proprement dite a des bornes comme celle de tout le reste.