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force bien puissante pour mettre en mouvement des organes qui sont éloignés du principe et qui sont froids. Ce qui prouve que c’est bien là la nature des paupières, c’est que si nous ressentons quelque lourdeur à la tête, soit par le besoin du sommeil, soit par l’ivresse ou telle autre cause analogue, nous ne pouvons soulever nos paupières, bien qu’elles ne pèsent pas cependant beaucoup par elles-mêmes.

§ 29[1]. Nous venons de dire pour les yeux comment et par quel procédé ils se forment, et pourquoi ils sont les derniers de nos organes à se constituer. Toutes les autres parties du corps se développent par la nourriture. Mais celles qui sont les plus importantes, et celles qui participent du principe dominateur, viennent de la nourriture la plus élaborée et la plus pure, de la

  1. Nous venons de dire. Voir plus haut, §§ 23 et suiv. — Les derniers de nos organes à se constituer. Ceci n’est pas absolument exact ; et si la vision ne devient tout ce qu’elle doit être qu’assez tard chez les enfants, il en est de même pour d’autres sens, et notamment pour le sens du goût, qui, dans les premières années de la vie, est à peine formé. — Toutes les autres parties. Ou, Organes. — Les plus importantes… La distinction qu’Aristote fait ici entre les diverses parties du corps ne repose pas sur des observations certaines ; et sa théorie reste obscure et confuse dans le genre de celles du Timée. La nourriture n’est ni plus pure ni moins pure selon les parties du corps ; seulement, selon la nature des viscères et des glandes, les sécrétions sont différentes. Mais elles viennent toutes également du sang, qui a les mêmes qualités partout, et qui est modifié par les organes.