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tête jusqu’à un certain âge, à cause du poids du cerveau et de ce qui l’entoure. Il en est du reste ainsi de toutes les autres parties du corps que l’enfant doit mouvoir. En effet, ce n’est qu’assez tard et en dernier lieu que le principe du mouvement régit et domine les parties supérieures du corps, et toutes les parties qui, comme les membres, ne sont pas en rapport direct avec ce principe. C’est là précisément ce qui arrive pour la paupière. La Nature ne faisant jamais rien d’inutile et jamais rien en vain, il est clair que ce n’est pas davantage en vain qu’elle fait que telle chose est postérieure, et que telle autre chose est antérieure ; car alors ce qu’elle aurait produit serait vain et inutile. Par conséquent, il faut tout à la fois et nécessairement que les paupières se séparent, et qu’elles puissent se mouvoir. § 28[1]. C’est donc tardivement que les yeux des animaux sont tout à fait organisés, à cause de la coction énorme qui se fait dans le cerveau ; et s’ils sont les derniers à se former, c’est qu’il faut une

  1. À cause de la coction énorme. C’est une explication purement arbitraire. — Les derniers à se former. Le fait ne paraît pas exact. — Une force bien puissante. L’exagération est évidente ; et les paupières, bien que tout extérieures, ne sont pas si éloignées du cerveau. — Ce qui prouve bien… On peut trouver que la preuve n’est pas péremptoire. Sur les paupières, voir l’Histoire des Animaux, liv. I, ch. VIII, § 3, de ma traduction ; voir aussi le Traité des Parties des Animaux, liv. II, ch. XIII. § 1, de ma traduction. — Quelque lourdeur à la tête. On a bien souvent la tête lourde, sans que les paupières le soient ; et réciproquement. La lourdeur des paupières tient surtout au besoin du sommeil.