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temps que la partie inférieure se développe, dans les animaux qui ont du sang. Mais tous les organes ne s’esquissent d’abord que par de simples contours ; puis ensuite, ils prennent leurs couleurs, leur mollesse ou leur dureté, comme si la Nature les dessinait d’abord grossièrement, ainsi que font les peintres, qui tracent préalablement une esquisse et des lignes, et qui lie mettent qu’après ces préparations les couleurs de l’animal qu’ils veulent représenter. § 22[1]. Comme le principe de la sensibilité et de l’animal entier réside dans le cœur, c’est le cœur qui se forme en premier lieu. En vue de la chaleur que développe le cœur, auquel aboutissent les veines d’en haut, le froid constitue le cerveau, qui fait contrepoids à la chaleur dont le cœur est environné. Aussi, ce sont les parties avoisinant la tête qui se développent immédiatement après le cœur ; et leur grosseur dépasse celle des autres parties, parce que le cerveau est volumineux et humide.

  1. Le cœur qui se forme en premier lieu. Ceci est exact ; et le punctum saliens, qui manifeste les battements du cœur, est un des premiers phénomènes qu’on observe dans l’œuf. — Les veines d’en haut. Ce ne sont pas seulement les vaisseaux d’en haut qui aboutissent au cœur : ce sont aussi ceux d’en bas. Voir sur les veines l’Histoire des Animaux, liv. III, ch. III, de ma traduction. — Le froid constitue le cerveau. Sur le cerveau faisant contrepoids à la chaleur du cœur, voir le Traité des Parties, liv. III, ch. VII, § 7, de ma traduction. — Avoisinant la tête… leur grosseur… Tous ces détails sont exacts. — Est volumineux et humide. Ceci est surtout vrai dans l’espèce humaine.