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uniquement le résidu matériel de l’excrétion qui est dans la femelle. Le sperme est le moteur et le vrai générateur. L’être engendré tient de lui la forme et le mouvement, en d’autres termes, la vie. Il en est absolument en ceci comme pour les poissons ; ici aussi, le mâle ne fournit que la qualité, la quantité ne devant se développer que plus tard ; et la femelle fournit la matière. D’ailleurs, elle ne fournit pas seulement la place à l’embryon, ainsi que l’ont cru quelques naturalistes ; car, sans elle, l’embryon manquerait des éléments nécessaires à son corps. Mais c’est le mâle qui apporte la sensibilité ; c’est la sensibilité qui constitue vraiment l’animal et le distingue de la plante. Le mâle apporte l’âme, sans laquelle il n’y a de corps que par une vaine homonymie. Les matériaux qui sont dans la femelle n’ont l’âme nutritive et l’âme sensitive qu’en puissance ; c’est le mâle qui leur donne les deux âmes en acte et en pleine réalité. Les œufs clairs que pondent quelquefois les oiseaux, sont une nouvelle preuve de ce qui se passe dans le phénomène de la génération, chez d’autres animaux ; les œufs clairs renferment