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V
PRÉFACE

uns comptent à peine une vingtaine de pages, et qui contiennent cependant parfois autant et plus de vérités que les longues discussions auxquelles les mêmes sujets ont plus tard donné lieu. C’est une louange que l’on peut accorder sans scrupule à plusieurs de ces théories ; toute grande qu’elle est, elle n’exalte point outre mesure la valeur du passé, pas plus qu’elle ne rabaisse injustement les travaux qui ont suivi. Aristote a pu, dans quelques parties de la science, être supérieur à tous ses successeurs, comme il l’était à ses contemporains ; il lui a été donné, par exemple en logique, d’épuiser le sujet, bien qu’il l’eût découvert le premier, et de ne laisser à d’autres que le facile mérite d’expliquer et d’éclaircir ce qu’il avait dit. Dans quelques-unes des questions que présentent les Opuscules, il a eu le même bonheur ; et de là l’intérêt considérable qui doit s’y attacher, malgré l’oubli où trop souvent on les a laissées.

Il pourra donc être utile d’insister sur un ou deux de ces petits traités, pour démontrer tout ce qu’Aristote, héritier lui-même de savants prédécesseurs, a fait pour la science, et pour signaler les idées qu’il lui a définitivement acquises, ou les germes puissants qu’il a légués à l’étude et à la fécondation des siècles. Je choi-