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II
PRÉFACE

nature profitera plus encore que la science philosophique. C’est dire assez qu’Aristote reprend ici toute sa supériorité ; et que cet incomparable génie, dont l’éclat nous avait semblé pâlir dans les questions capitales qui concernent l’essence et la destinée de lame, retrouve dans les Opuscules toute sa splendeur et toute sa puissance. En jugeant le système exposé dans le Traité de l’Ame, il nous a fallu, malgré notre admiration, le condamner d’une manière à peu près absolue, au nom de la réalité même trop souvent méconnue, au nom des croyances générales de l’humanité représentées par les religions et détruites par le Péripatétisme, au nom de la philosophie telle que l’ont faite Platon, maître d’Aristote durant vingt années, et Descartes, qui a placé sur une base désormais inébranlable ces vérités essentielles. Au contraire, pour les Opuscules, la louange sera presque aussi complète que le blâme avait dû l’être sur des problèmes d’un tout autre ordre ; et la critique, si elle doit encore exercer ses droits, n’atteindra que des erreurs qui tiennent à peu près uniquement au temps même où vécut Aristote. L’antiquité, ou plutôt l’esprit humain à son début, ne pouvait éviter des erreurs si faciles ; et la science moderne, qui ne les par-