à les refroidir en pénétrant sous leur corselet. Cette vue générale et toute rationnelle, Aristote l’emprunte au principe des causes finales, qui n’a jamais eu de partisan ni plus décidé que lui, ni plus circonspect. Elle lui permet de réunir, sous une seule explication, des phénomènes nombreux et importants : la naissance, la vie et la mort, la jeunesse et la vieillesse. Selon Aristote, la naissance est le premier conflit de l’âme nutritive avec la chaleur naturelle, entretenue par le refroidissement ; la vie, c’est la continuité de ce conflit ; la jeunesse, c’est le développement et l’énergie des organes par lesquels le refroidissement a lieu ; la vieillesse en est, au contraire, l’affaiblissement ; la mort, enfin, en est l’impuissance. On peut contester la justesse de cette théorie ; mais elle a du moins le grand avantage d’être à la fois claire et systématique. Elle est aussi large qu’intelligible. La loi qu’elle établit est à peu près aussi générale qu’elle peut l’être ; et la physiologie de notre temps n’a pas toujours su tirer, des matériaux presque innombrables qu’elle a rassemblés, des conclusions aussi nettes et aussi vastes.
Tels sont les principaux traits de la théorie d’Aristote sur la respiration. Il est à peine besoin de dire qu’il l’appuie sur des observations