suite de distinguer la mémoire des choses et la mémoire des événements ; et, méconnaissant l’essence même de cette faculté, il croit que, dans le premier cas, elle peut n’être point accompagnée de la notion du temps, qui lui paraît nécessaire dans le second. C’est une erreur manifeste. La notion du temps n’est pas moins impliquée dans l’un que dans l’autre ; seulement elle est confuse et indistincte dans l’un, tandis que dans l’autre elle est positive et précise. C’est que Stewart ne se pose pas non plus le problème mystérieux que la mémoire soulève, et ne se demande pas plus clairement que ne l’a fait Reid, comment une modification de l’esprit, seule actuellement présente dans la conscience, peut nous donner la notion d’un objet absent et passé. Stewart compare ensuite les rapports que la mémoire établit entre les diverses distances de temps, aux rapports que notre œil établit entre les distances de lieu ; il trouve cette observation fort neuve, ne sachant pas qu’Aristote l’a faite. Puis croyant avoir assez expliqué la nature de la mémoire, il passe aux questions accessoires, et se demande ce qui fait que la mémoire retient certaines choses plutôt que certaines autres, et en quoi elle diffère de l’association des idées. Il forme le vœu que les
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PRÉFACE