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c’est comme Vénus même. C’est ainsi que les mélancoliques aussi rattachent les choses qui suivent aux précédentes ; mais à cause de sa violence même, le mouvement ne peut être chez eux vaincu par un autre mouvement.

§12. Du reste, l’interprète le plus habile des songes, est celui qui sait le mieux en reconnaître les ressemblances ; car tout le monde pourrait expliquer des songes qui reproduisent exactement les choses. Je dis les ressemblances, parce que les images des rêves sont à peu près comme les représentations d’objets dans l’eau, ainsi que nous l’avons déjà dit : quand le mouvement du liquide est violent, la représentation exacte ne se produit pas, et la copie ne ressemble pas du tout à l’original. Dans ce cas, l’homme habile à juger les apparences serait celui qui pourrait le plus promptement démêler et reconnaître, dans ces représentations tout oscillantes et toutes disloquées, que telle image est celle d’un homme, telle autre celle d’un cheval, ou celle de tout autre objet. Le songe produit ici un effet à peu près semblable ; le mouvement brise le rêve et l’empêche d’être l’exacte copie des choses.

§13. Telle est donc la nature du sommeil et du rêve ; telles sont les causes qui produisent l’un et l’autre ; telle est enfin l’explication de la divination tirée des songes.