choses ; et ces mouvements, de quelque façon qu’ils arrivent à l’âme, sont plus sensibles durant la nuit. Dans la journée, au contraire, ils se dissipent aisément, tandis que l’air est de nuit moins agité que de jour ; les nuits étant plus calmes, ces mouvements font alors impression sur le corps à cause du sommeil, parce que les petites sensations intérieures se sentent mieux quand on dort que quand on est éveillé.
§7. Ce sont précisément ces mouvements qui produisent des images, à l’aide desquelles on prévoit ce qui doit advenir dans les cas analogues ; et voilà comment les affections de ce genre se rencontrent chez les premiers venus indistinctement, et ne sont pas réservés aux plus sensés des hommes ; car elles viendraient pendant le jour, et elles viendraient aux sages, si c’était Dieu qui les envoyait.
§8. Voilà, selon toute apparence, comment les gens les plus vulgaires peuvent prévoir l’avenir ; car la pensée de ces gens-là n’est guère portée à la reflexion ; mais elle est comme déserte, et vide de toute idée ; et quand elle vient à être mise en mouvement, elle subit aveuglément l’impulsion du moteur qui la pousse.
§9. Ce qui fait encore que quelques hommes, sujets aux transports extatiques, ont des prévisions de l’avenir, c’est que les mouvements qui leur sont personnels ne les troublent pas, mais sont en eux comme réduits en pièce ; et ces gens-là sont plus disposés à sentir