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il se peut que la vue et les autres sens éprouvent alors quelque affection ; chacune des impressions agit à peu près comme si l’on était éveillé, et elles frappent la sensibilité d’une certaine manière ; mais ce n’est pas tout à fait cependant comme durant la véritable veille. Ainsi, tantôt l’opinion nous dit que ce que nous voyons alors est faux, comme elle nous le dit dans la veille ; et tantôt, elle est saisie par l’image et se laisse entraîner à sa suite.

§7. Il est donc certain que cette affection que nous appelons le rêve n’appartient, ni à la faculté de l’opinion, ni à celle de l’intelligence. Elle ne relève absolument non plus de la sensibilité ; car alors on verrait, on entendrait tout à fait.

§8. Mais recherchons comment ce phénomène est possible et comment il se passe. Supposons donc, ce qui du reste est évident, que c’est là une affection de la sensibilité, puisque le sommeil en est une aussi ; et en effet, la faculté du sommeil n’appartient pas à tel animal et la faculté du rêve à tel animal différent : elles sont réunies toutes deux dans le même être.

§9. Nous avons déjà parlé de l’imagination dans le Traité de l’âme, et nous y avons dit que l’imagination est la même