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XXII
PRÉFACE

Dans l’école de Descartes, je ne vois aucune théorie de quelque importance sur la mémoire. On dirait que les disciples ont voulu imiter le laconisme du maître ; et Malebranche qui, dans son grand ouvrage, pouvait trouver beaucoup à dire de cette faculté, s’en est à peine occupé. Il décrit la réminiscence sans la nommer : il parle des traces du cerveau qui sont pour lui ce que sont les vestiges pour Descartes. Puis il indique la faculté de la mémoire sans la caractériser nettement ; et il s’en remet à la sagacité de son lecteur, « ne voulant pas expliquer ces choses plus au long, parce qu’il est plus à propos que chacun se les explique à soi-même par quelque effort d’esprit. » (Recherche de la Vérité, liv. II, ch. v, § 3.) Peut-être Malebranche n’a point fait ici les études qu’exigeait le plan même de son livre.

Spinosa n’a dit que quelques mots de la mémoire ; et, sans faire de théorie complète, il réduit la mémoire à l’association des idées, qui est fatale et qui résulte nécessairement pour l’homme des impressions que son corps a reçues. (De Mente, Propos. XVIII.)

Si l’on devait attendre de quelque cartésien une théorie régulière sur la mémoire, c’était certainement d’un observateur tel que Locke.