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DU SOMMEIL

cipe auquel se rapporte la puissance, et que ce qu’on appelle la sensation en tant qu’acte, n’est qu’une espèce de mouvement que l’âme reçoit par le moyen du corps. Par conséquent l’on peut évidemment affirmer, et que l’affection de la sensibilité n’appartient pas en propre à l’âme toute seule, et qu’un corps sans âme ne peut sentir. Antérieurement, nous avons déterminé, dans d’autres ouvrages, ce qu’on doit entendre par les parties de l’âme ; nous y avons établi que la partie nutritive peut être séparée des autres dans les êtres qui ont la vie, tandis qu’aucune des autres ne peut exister là ou celle-là n’est point. Par suite, il est clair que les êtres vivants qui n’ont en partage que les fonctions d’accroissement et de destruction, n’ont ni sommeil ni veille, par exemple les végétaux : c’est qu’ils n’ont pas la partie sensible de l’âme, qu’elle soit d’ailleurs séparable ou inséparable ; car, par sa fonction et par son essence, elle est séparable. § 7. Pour la même raison, il n’est point d’animal qui dorme toujours, ni qui veille toujours. Mais ces deux facultés appartiennent toutes deux à la fois aux mêmes animaux ; et tout animal qui est


puissance dans la sensibilité, et aussi Métaphysique, V, 12. — En tant qu’acte. Traité de l’Âme, ibid. — Par le moyen du corps. Id., III, iii, 1 ; II, ii, 6, et III, iv, 5. — Dans d’autres ouvrages. Le Traité de l’Âme, passim et surtout II, iii, et III, xii — Peut être séparée. Traité de l’Âme, I, v, 27 ; II, n, 2 et suiv. — Ni sommeil ni veille. On sait que la science moderne reconnaît dans les plantes des fonctions analogues à celles du sommeil et de la veille. — Séparable ou inséparable. Voir le Traité de l’Âme, I, v, 26 et 27. — Par sa fonction et son essence, telles que les conçoit la raison. § 7. Pour la même raison, c’est-à-dire, dire parce que le sommeil et la veille sont des contraires. — À la fois, ce qui ne veut pas dire en même temps ; l’animal ne peut ja-