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DU SOMMEIL

tiennent-ils ? Pourquoi les animaux ont-ils ces deux fonctions ? Est-ce que tous les animaux possèdent les deux à la fois ? Ou bien ceux-ci ont-ils l’une de ces facultés, tandis que ceux-là n’ont que l’autre ? Y a-t-il des animaux qui ne jouissent d’aucune d’elles, tandis que d’autres les ont simultanément ?

§ 2. On peut encore se demander ce que c’est que rêver ; et pourquoi, dans le sommeil, tantôt on rêve, et tantôt on ne rêve pas. Ou bien doit-on croire qu’on rêve toujours quand on dort, et que seulement on ne s’en souvient pas ? Et, s’il en est ainsi, quelle est la cause de cette continuité des rêves ? §3. De plus, peut-on découvrir l’avenir dans les songes ? ou bien est-ce là une chose impossible ? Et si cela se peut, comment cela se peut-il ? Ne peut-on découvrir que l’avenir qui dépend des actions des hommes ? ou peut-on découvrir aussi cet avenir qui n’a pour causes que la volonté des dieux et les phénomènes naturels, c’est-à-dire les phénomènes spontanés ?

§ 4. D’abord il est de toute évidence que le sommeil et la veille appartiennent à la même partie de l’animal ;


§ 2. Ce que c’est que rêver. Ce sera l’objet du traité qui suivra celui-ci. — Qu’on rêve toujours. C’est une opinion que, dans ces derniers temps, on a soutenue comme si elle était toute nouvelle. — De cette continuité des rêves. Le texte dit simplement : « Si cela arrive. » § 3. Découvrir l’avenir dans les songes. C’est là l’objet du petit Traité de la Divination. — Une chose impossible, C’est là au fond l’opinion d’Aristote ; mais il faut voir comment il la soutient dans l’ouvrage spécial qu’il lui a consacré. — La volonté des dieux. Le texte dit seulement : « Le divin. » — Les phénomènes spontanés, c’est-à-dire qu’on ne peut rapporter à aucune cause bien connue. — Aristote traitera plus tard de ces divers sujets : dans le présent ouvrage, il n’étudie que le sommeil et la veille. Voir les traités qui suivent celui-ci.