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PLAN DU TRAITÉ

ment si le sommeil ne touchait que chacun d’eux en particulier. Mais on conçoit très-bien que, quand le principe général sans lequel les sens ne peuvent agir, vient à cesser, tous éprouvent la modification que lui-même subit. Ce qui le démontre non moins clairement, c’est que, dans certains états du corps, dans les évanouissements, par exemple, dans certaines hallucinations, et même par suite de certaines blessures, les sens tombent dans l’impuissance d’agir, et cependant il n’y a point sommeil. Voilà pour le sens qu’affectent le sommeil et la veille. Maintenant en voici la cause. La nature fait toujours toutes choses en vue de quelque fin ; et ici la fin qu’elle se propose, c’est la conservation de l’animal à l’état de veille. La veille est la fin propre de l’animal, parce que sentir et penser sont les fonctions qui le constituent réellement. Pour savoir dans quel lieu du corps se produisent le sommeil et la veille, c’est sur l’homme qu’il faut observer, parce que les faits sont les mêmes pour les animaux qui ont du sang comme lui, et tout à fait analogues chez les animaux qui n’ont pas de sang. Le corps, chez l’homme, se divise en trois parties principales : la tête, le bas-ventre, et la partie centrale, intermédiaire entre les deux autres ; c’est dans